Communiqué du SNES:
Audits collège et lycée : sur le dos des élèves !
Horaires trop lourds, coût par élève trop élevé, organisation des enseignements trop rigide, performances trop moyennes : les conclusions des deux audits sur les grilles horaires d’enseignement visent clairement à justifier a posteriori des suppressions d’emplois déjà décidées pour 2007 et à en légitimer d’autres à venir pour les années suivantes. Après les enseignants (décret sur les obligations de service), c’est maintenant aux élèves que l’on s’en prend, et en particulier aux plus défavorisés socialement.
Les deux rapports s’appuient sur des chiffres contestables ou surinterprétés, par exemple en ce qui concerne les horaires élèves et leur prétendue inflation. Avec ses 930 heures annuelles en collège, la France ne se distingue pas vraiment de la moyenne européenne (entre 850 et 950 heures). Rappelons aussi qu’en matière de « performances », les enquêtes PISA, qui ne concernent que les collégiens, révèlent que la France est au-dessus de la moyenne.
Les audits pointent cependant des faiblesses que le SNES met en évidence depuis des années : stagnation des sorties sans qualification et des taux d’accès au baccalauréat, taux de redoublement trop élevé notamment en seconde générale et technologique. Mais on ne trouvera pas la solution dans la réduction de l’investissement éducatif dans le second degré qu’annoncent les rapports.
Permettre la définition locale de 20% des horaires d’enseignement revient à accentuer délibérément les différences entre les établissements et à remettre en cause l’égalité de traitement des élèves sur l’ensemble du territoire. L’expérience montre que ces heures sont toujours celles qui sont supprimées en premier au gré des budgets successifs (dernier exemple en date, les demi-heures non affectées en 5ème et 4ème ont été utilisées pour financer les postes EP1). Le risque de fragiliser ainsi encore davantage nombre de disciplines et enseignements est grand. Tout porte à croire que les « horaires planchers » par discipline au collège seront définis sur la base du socle commun et que les autres enseignements ne constitueront plus qu’un supplément d’âme pour une partie des élèves seulement.
Remise en cause de la diversification en lycée, passage à une conception individualisée de l’aide au détriment de l’« apprendre ensemble », globalisation des moyens avec autonomie accrue au niveau local, les recommandations des audits tournent le dos à tout ce qui a permis les progrès réalisés depuis 15 ans. Ce qui est proposé est bien le renforcement du tri social et de « l’inégalité des chances ».