CAPES mention complémentaire: échec cuisant! RAPPORT DU JURY

Tout à fait prévisible, et salutaire!
Extrait du rapport du jury de CAPES d'anglais pour cette session 2006, concernant la fameuse "mention complémentaire" censée recruter des profs bi-valents sans compétence. Les chiffres sont éloquents!
Futurs candidats au CAPEPS, ne tombez pas dans l'arnaque, et ne gaspillez ni votre temps, ni votre énergie avec cette fameuse mention.


ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2006/capes_ext/ang.pdf
Cette année, pour la première fois, des étudiants ayant présenté les épreuves du Capes de Lettres
Modernes, d’EPS ou d’Histoire-géographie avaient la possibilité, à des conditions très précises
stipulées dans le BO n° 18 du 4 mai 2006, de venir présenter l’épreuve en langue etrangère (ELE) du
Capes externe d’anglais, afin d’obtenir une « mention complémentaire ».
Il y a eu beaucoup moins de candidats qui ont envoyé l’accusé de réception de leur convocation que
de pré-inscrits. Sur 196 attendus, 82 sont réellement venus. Ils étaient répartis sur la durée totale du
concours et ont passé exactement les mêmes épreuves que les candidats du capes externe, devant
les mêmes membres du jury, leur évaluation a été faite avec les mêmes barèmes, conformément aux
directives officielles.
Force est de constater que, n’ayant reçu aucune information et aucune préparation, ils se sont
retrouvés en extrême difficulté et sur les 76 qui sont passés devant les jurys (car certains, après avoir
entendu la veille le rappel du contenu de l’épreuve ne se sont pas présentés le lendemain) seuls 2 ont satisfait aux conditions requises pour l’obtention de cette mention complémentaire.
Dans la perspective du maintien de ce dispositif, voire de son extension, il est plus que nécessaire
que soient envisagées des préparations dans les diverses académies permettant à ces candidats de
ne pas tenter une expérience si décevante et évitant aux organisateurs des épreuves du CAPES
externe d’anglais de mettre en place en vain une logistique complexe et onéreuse.

Mention complémentaire italien, 2006:
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2006/capes_ext/italien.pdf

Pour sortir des considérations règlementaires et aborder le déroulement concret de l'épreuve, il
faut bien, et fort malheureusement, faire un constat très gravement négatif à propos du niveau
général des candidats à cette mention complémentaire; sauf de très rares exceptions (trois
candidats au total), le degré d'impréparation, aussi bien linguistique que culturelle, des candidats
est saisissant. Presque aucun candidat n'aurait simplement l'aptitude à enseigner la langue
italienne en classe de quatrième, tant l'accumulation des fautes élémentaires est au-delà de ce qui
se peut imaginer. Très peu de candidats ont la connaissance minimale du contexte historique ou
culturel qui leur permettrait de saisir le sens des documents présents dans les dossiers qu'ils ont à
traiter.
L'ensemble du dispositif mis en place a finalement permis l'attribution d'une seule mention
complémentaire en Italien au titre de la session 2006. Le constat tient à lui seul lieu de
commentaire et justifie bien des interrogations sur le maintien de cette nouvelle épreuve.

Pour la "mention complémentaire français": 23 reçus pour un millier de candidats...


Extrait du rapport du jury du CAPES de lettres modernes:
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2006/capes_ext/lm1.pdf

Au moment de l’inscription aux concours, cette option a attiré un grand nombre d’étudiants :
en effet, 2591 candidats ont présenté cette option dans le cadre du CAPES, et 430 candidats dans le
cadre du CAFEP – soit un total de 3021 candidats. Mais le tiers seulement des candidats inscrits a
choisi de passer l’épreuve.
Pour bénéficier de cette mention, les candidats ont dû obtenir une note
égale ou supérieure à 11,14, s’ils étaient inscrits au CAPES, ou à 10,40, s’ils étaient inscrits au
CAFEP – étant donné les moyennes obtenus par les candidats admis au CAPES ou au CAFEP de
lettres modernes dans l’épreuve de composition française. La barre était ainsi placée à un niveau
relativement élevé. C’est pourquoi les lauréats sont très peu nombreux : 20 mentions
complémentaires ont été accordées dans le cadre du CAPES, et 3 dans le cadre du CAFEP. Les
résultats se répartissent de la façon suivante (ils n’ont été communiqués qu’à l’issue des épreuves
orales) :

Concours du CAPES :
- Candidats au CAPES d’Allemand : 4 mentions accordées.
- Candidats au CAPES d’Anglais : 6 mentions accordées.
- Candidats au CAPES d’Espagnol : 4 mentions accordées.
- Candidats au CAPES d’Histoire et géographie : 4 mentions accordées.
- Candidats au CAPES d’Italien : 1 mention accordée.
- Candidats au CAPES de Russe : 1 mention accordée.

Concours du CAFEP :
- Candidats au CAFEP d’Anglais : 2 mentions accordées.
- Candidats au CAFEP d’Espagnol : 1 mention accordée.

Inversement, quelques candidats au CAPES et au CAFEP de lettres modernes ont tenté
d’obtenir une mention complémentaire dans un CAPES ou un CAFEP de langue vivante, en passant
une épreuve d’oral. Les résultats obtenus sont les suivants :

Concours du CAPES
- Pour le CAPES d’Allemand : 1 mention accordée.
- Pour le CAPES d’Espagnol : 2 mentions accordées.

Concours du CAFEP
- Pour le CAFEP d’Anglais : 1 mention accordée.

Et ça coûte combien, toutes ces conneries, en rémunération de correction de copies de CAPES et oraux de CAPES????
Tout ça pour aussi peu de reçus, et alors que soit-disant il n'y a pas d'argent pour l'EN?!?
Faudrait arrêter le massacre tout de suite, et redistribuer ailleurs l'argent perdu dans ces mentions complémentaires (un fric monstre pour payer les jurys pour un nombre de reçus plus que dérisoire...)

Le prof d'EPS qui remplace le prof de philo, ça le fait!

A regarder sans modération: https://www.youtube.com/watch?v=6YpmjERJOrI

Certes, c'est un sketch des Inconnus. Mais finalement pas si loin que ça de la triste réalité. Humour prémonitoire...[list]

Mention complémentaire allemand:
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/siac/siac2/jury/2006/capes_ext/all1.pdf

45 candidats étaient inscrits, presque tous originaires du CAPES de lettres
modernes. 21 se sont présentés à l’épreuve de l’oral à laquelle se rattache la mention (ELE, épreuve en
langue étrangère). Cette déperdition s’explique en partie par des problèmes de concordance de calendrier
du déroulement des épreuves orales entre le CAPES d’origine et le CAPES de rattachement
complémentaire. Une seule candidate a été reçue au bout du compte.

L’obstacle principal a
été constitué par l’insuffisance du niveau de langue, les exigences en la matière étant nécessairement du
même ordre que celles que l’on fixe aux candidats germanistes, attendu que les détenteurs de la mention
sont susceptibles d’enseigner l’allemand au même titre que les lauréats du CAPES d’allemand.
Cette année,
l’expérience a été, dans ces conditions, assez frustrante, à la fois pour le jury contraint de tenir compte de
l’insuffisance du niveau de langue de candidats par ailleurs fort intéressants et motivés, et pour les candidats
eux-mêmes, qui découvraient le plus souvent la veille de l’épreuve les exigences et les conditions de
déroulement de celle-ci.

Citation :

Le prof d'EPS qui remplace le prof de philo, ça le fait!

A regarder sans modération: https://www.youtube.com/watch?v=6YpmjERJOrI

Certes, c'est un sketch des Inconnus. Mais finalement pas si loin que ça de la triste réalité. Humour prémonitoire...[list]

Je ne pense pas que les titulaires d'une "mention complémentaire" soient vus d'un bon oeil par leurs collègues dans les établissements, quand, dans le même temps, des profs, parfois anciens, voient leur poste supprimé ou sont obligés de faire des compléments de service sur plusieurs établissements ou dans plusieurs matières ,sans l'avoir choisi....
De plus, les mentions complémentaires contribuent à diminuer le nombre de postes aux concours...
Pour info, il est possible (et fréquent l'an dernier) de ne pas se présenter aux épreuves de mention complémentaire. Cela ne représente pas une note éliminatoire pour le CAPES (on est juste éliminé d'office à la mention complémentaire, mais pas au CAPES lui-même).