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 Lettre au Recteur d'Académie ...

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~ Pep's ~
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Date d'inscription : 03/02/2006

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MessageSujet: Lettre au Recteur d'Académie ...   Lettre au Recteur d'Académie ... EmptyMar 7 Fév à 14:09

UFR STAPS – Clermont-Ferrand



A Clermont-Ferrand, Le mardi 07 février 2006




A l’intention de M. Gérard BESSON, Recteur d’Académie de Clermont-Ferrand





Nous sommes ici aujourd’hui, mardi 7 février 2006, représentant l’ensemble de la filière STAPS de Clermont-Ferrand, car nous estimons que la situation actuelle concernant l’EDUCATION et notamment l’EPS est grave, mérite réflexions et doit changer. Nous tenons avant toute chose à vous remercier de votre amabilité de bien vouloir nous recevoir, et être attentif à notre mobilisation. Les chiffres délivrés par le ministère concernant le nombre de postes d’enseignant dans le supérieur, au CAPES et à l’Agrégation, nous semblent inacceptables, et nous nous attacherons à tenter de trouver ensembles les causes, et par-dessus tout des remédiations.
Nous nous présentons devant vous car il nous tient réellement à cœur, ici comme dans toutes les Académies de France, de souligner qu’il ne s’agit pas seulement et simplement de cela. L’EPS est en danger, de même que la filière STAPS. Nous sommes convaincus du caractère nécessaire de l'EPS, de son utilité et sa légitimité au sein de notre société et de notre système scolaire, comme nous le montrerons au cours de ce bref exposé.


Les chiffres annoncés par le Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche concernant les postes aux concours de recrutement en EPS font état d'une diminution drastique par rapport à l'année précédente, à savoir l'ouverture de 400 postes au CAPEPS externe (baisse de 50%), 15 postes à l'Agrégation externe (baisse de 57%), 40 postes au CAPEPS interne (baisse de 73%) et 100 postes à l'Agrégation interne (baisse de 17%). S'agissant du CAPEPS externe, il faut remonter 20 ans en arrière pour retrouver un nombre aussi faible. Nous nous proposons donc d'établir un constat objectif de la situation actuelle pour l'EPS, autour de quatre éléments principaux.

Concernant l'Education Physique et Sportive : la situation est critique. En 2005, le projet de loi sur l'école projetait de faire disparaître la discipline de L'Ecole. Grâce à une importante mobilisation des professeurs d'EPS et des étudiants, ainsi que l'apport de 450 000 signatures récoltées, le désastre avait été évité de très peu en assurant le maintien au Brevet des collèges. Malgré tout, les textes prévoient toujours la disparition de l'EPS du "socle commun" !
De nombreux éléments, tels :
- L'annonce d'une diminution brutale du recrutement, et ce depuis 5 ans,
- Le non-remplacement des enseignants absents par manque de TZR,
- Le non-remplacement des enseignants qui partent à la retraite,
- La campagne de dévalorisation de l'AS en collèges,
- La stratégie de gestion des heures supplémentaires,
Vont indubitablement entraîner une diminution qualitative de l'enseignement de l'EPS, et remettre rapidement en cause son utilité sociale et sa légitimité scolaire, pour à terme sans aucun doute la supprimer entièrement. Il s'agit d'une attaque directe contre la filière STAPS ce que nous ne pouvons accepter.







Concernant les promesses effectuées les années précédentes :
- Il nous avait été clairement annoncé par le gouvernement de Jean-Pierre RAFFARIN la mise en place d'un plan pluri-annuel de recrutement des professeurs afin de combler les départs en retraite. Nous pensions donc, à tort visiblement, pouvoir être certain de ne plus voir diminuer le nombre de postes offerts aux différents étudiants de la filière STAPS.
- De plus, l'an passé, M. François Fillon avait promis 1300 postes à pourvoir pour 2006, ce qui était une estimation légitime au regard des besoins analysés par la DEP.
- Nous avions également obtenu la promesse de l'annonce du nombre de postes aux concours avant la date de clôture d'inscriptions aux examens, c'est à dire avant septembre 2005. Nous nous permettons de rappeler que cette dite annonce a été effectuée le 23 décembre dernier, durant les vacances de Noël, et par conséquent durant une période où la mobilisation des personnes et l'organisation des actions est contraignante et difficile, et en outre moralement inacceptable.
Il apparaît donc évident, au regard de ces trois éléments, que le gouvernement n'a pas du tout été en mesure de tenir ses promesses, et parait même clairement les nier et les ignorer. Il est donc logique, et réellement compréhensible que l'ensemble des étudiants engagés dans la filière STAPS dans toute la France, soit à l'heure actuelle indigné, en colère, amer et inquiet quant à son avenir.

Concernant la diminution du nombre de postes offerts : nous avons subi une réduction de 70% de ces postes en 5 ans : il est intéressant de noter le paradoxe incompréhensible et aberrant avec 2002. En effet, une campagne de recrutement avait été mise en place à l'époque pour, citation "faire face aux départs massifs à la retraite et en vue de préparer et d'organiser le renouvellement des générations". Les étudiants qui ont commencé leurs études supérieures en STAPS, en 2002, avec la visible bénédiction de l'Etat, et avec l'espoir d'un débouché certain, sont ceux-là même qui, jeudi, vont passer leur examen, avec seulement 400 postes à la clef au niveau national.

Concernant les analyses des besoins de recrutement : une étude de la Direction de l'Evaluation et de la Prospective (DEP) publiée en juin 2005 dans la revue "Education et formations" n° 71, et rapporté dans le tableau n° 7 intitulé "Besoin en recrutement externe de personnel d'enseignement, d'éducation et d'orientation du second degré" fait état d'un besoin annuel, pour les rentrées scolaires 2006-2013 concernant l'EPS, se situant entre 1085 et 1235 enseignants. Comment ce besoin estimé, peut-il être rempli de manière correcte et dans des conditions normales par 400 personnes, soit 3 fois moins qu'attendu ?




Nous souhaitons maintenant vous exposer nos convictions sur les apports essentiels que procure l'EPS, de son utilité sociale aussi bien que sa nécessaire présence dans nos écoles :

* La finalité même de l'EPS " Une éducation par le corps et une acquisition de connaissances et de compétences par l'enfant pratiquant des APSA pour former de futurs citoyens lucides, éclairés, autonomes et responsables" apparaît être indispensable dans une société telle la notre. Rendre optionnelle la discipline EPS, voire la supprimer de l'Ecole, reviendrait donc à une EDUCATION diminuée, incomplète et ne permettant pas l'émancipation des individus et la possibilité d'acquérir un esprit critique. L'EPS procure une ouverture d'esprit, à différents niveaux de réflexions et de culture.

* L'EPS se caractérise de manière forte par sa fonction socialisante. En effet, si l’on interroge les différentes intervenants en ZEP, ou autres écoles spécialisées ou de réinsertions, on constate à l’évidence que les professeurs d’EPS sont au centre des projets pédagogiques mis en place par les établissements. D’une manière générale, ce sont eux qui fournissent les conseils didactiques, pédagogiques voire disciplinaires aux autres enseignants – puisque ayant suivi une formation complète, dans cette finalité – et répondent également de manière notable face aux problématiques échec et violence des élèves, établissant une proximité et un soutien avec ces derniers.








* Un autre rôle essentiel de l'EPS se situe au niveau du débat sur la santé publique, central à l'heure actuelle dans notre société. Cela concernant notamment les problèmes d'obésité, le diabète et les complications cardio-vasculaires. Certains enfants ne disposent que de 2h de dépense énergétique hebdomadaire correspondant en réalité aux 2h d'EPS auxquelles ils sont tenus d'assister à l'école. Parallèlement à une diminution de l'EPS, on constate une hausse de l'obésité importante en France :
L'EPS joue un rôle préventif pour la santé des enfants. L'obésité en particulier s'inscrit dans une lutte à long terme. La suppression de l'EPS n'alourdirait-elle pas considérablement le budget consacré à la santé dans quelques années ? A terme, l'Etat ne serait-il pas gagnant de laisser l'EPS en place plutôt que d'en payer les conséquences plus tard ?
* Concernant le nivellement des inégalités sociales, l'EPS en tant que discipline scolaire est accessible à toutes et à tous gratuitement. Si on la supprime, tout d'abord du "socle commun" et donc par conséquent à terme de l'Ecole, la seule possibilité pour les enfants de continuer à pratiquer les APS serait par le biais des Centres Sportifs, des Clubs, des Fédérations. Cela a coût, et la culture et à la découverte des APS ne seraient plus accessibles à tous. L'EPS permet de faire découvrir un large panel d'activités, ce qui n'est pas forcément le cas d'une structure sportive spécialisée, destinée à l'approfondissement d'une seule APS.

* Les conditions d'étude et d'enseignement se dégradent de jour en jour. La diversité des problématiques des élèves peut de moins en moins être prise en compte de manière plus individuelle, dès lors, la promotion sociale par l'école semble de moins en moins envisageable.
De même, les phénomènes de violence, par exemple urbaines ou scolaires peuvent-ils réellement être résolus par un encadrement policier ou répressif ? En revanche, une augmentation des personnels éducatifs et enseignants ne serait-elle pas plus pertinente ?




Après ces différents constats et la justification de l'importance de l'EPS, nous souhaiterions au nom de l'ensemble des étudiants de l'UFR STAPS de Clermont-Ferrand que nous représentons vous soumettre nos revendications :

• Etant donné le caractère nécessaire et les besoins légitimes analysés concernant le nombre de postes délivrés par le ministère de l’Education Nationale, nous souhaitons obtenir les 1300 postes au CAPEPS promis précédemment pour les prochains examens
• L’EPS a entièrement sa place dans le « socle commun », et ne doit en aucun cas être supprimée des disciplines enseignées en écoles, collèges et lycées. Nous souhaitons que l’EPS soit réintroduite dans le « socle commun », et bénéficie d’une garantie de pérennité dans notre système scolaire
• Dans le cadre de sa fonction préventive sur la santé, l’hygiène de vie et le bien-être – mental et corporel – associé notamment au vieillissement important de la population française, et au soutien pour les handicapés, leur ré-éducation et leur parfaite insertion dans notre société, nous souhaitons le développement d’autres filières au sein du cursus STAPS, et particulièrement celle intitulée « Activité Physique Adaptée »
• Nous savons pertinemment que le ministère a les moyens et les capacités de comptabiliser et prévoir exactement sur du long terme – 7 ans - les mouvements des personnels d’enseignement et d’éducation. Nous souhaitons de manière cruciale une planification et une annonce du nombre de postes à pourvoir au CAPEPS et à l’Agrégation au moins 4 ans à l’avance, dans le souci d’une meilleure lisibilité concernant les débouchés offerts par la filière STAPS. Cela signifie, dès l’année prochaine, qu’il est indispensable que les étudiants connaissent le nombre de postes dès le début de l’année scolaire ou universitaire pour 2007, 2008, 2009 et 2010.

Nous nous sommes présentés devant vous, en tant que représentant direct du Ministre dans l’Académie de Clermont-Ferrand, et nous espérons que notre discours sera compris et rapporté à un échelon supérieur, dans l’espoir et l’attente de changements favorables à notre cause.
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